samedi 31 août 2013

L'amour au fond d'un garage

                                
 
  Love comes once, Dead Moon, Strange Pray Tell (1992)

lundi 26 août 2013

Manuel de techniques élémentaires de l'illusionnisme





" The Third Man, que j'ai intitulé malgré moi Oeuvre croisée, représente le stade expérimental de cette technologie. Ce n'est pas l'histoire d'une collaboration littéraire, mais bien plutôt la complète fusion de deux subjectivités dans une praxis, subjectivités qui se métamorphosent en une troisième ; c'est d'ailleurs de cette collusion qu'émerge un nouvel auteur, le tiers absent, invisible et insaisissable, qui décrypte le silence.
C'est donc la négation de l'auteur omniprésent et tout puissant - le géomètre qui tient à son inspiration d'une inspiration divine, d'une mission ou d'un ordre du langage.
C'est aussi la négation de la frontière qui sépare la fiction de sa théorie.
C'est enfin la négation du livre en tant que tel - tout du moins la représentation de cette négation."
Point de suture n°12 appliqué en préface du livre par Gérard-Georges Lemaire.

Oeuvre croisée, W.Burroughs - B.Gysin, (1965), traduction de Gérard-Georges Lemaire, Flammarion

Et voici l'exemple d'un bon élève :


http://derniercrinews.blogspot.fr/2010/10/newsletter-novembre-2010.html


vendredi 23 août 2013

Sophisticated Lady


 C'est plein de violence et de poésie, ça se bastonne au milieu de lampées de whiskie et on y croise des mantes religieuses.

 Le grand sommeil, Raymond Chandler, 1939, traduit de l'anglais par Boris Vian.

lundi 19 août 2013

Des êtres se rencontrent et une douce musique s'élève dans leurs coeurs



" Des êtres se rencontrent et une douce musique s'élève dans leurs coeurs de Jens August Schade, le plus grand roman du XXe siècle, et de loin (...) ".
Ivan Chtcheglov

Successivement édité par les éditions Champ Libre en 1978 puis par les éditions Gérard Lebovici en 1991 le livre est trouvable aux éditions Ivrea qui regroupe aujourd'hui les fonds Champ Libre et Gérard Lebovici.
Sous ces trois appellations n'existe qu'une seule et même maison d'édition construite par feu Gérard Lebovici (assassiné en 1984). Son catalogue co façonné par Debord et Lebovici possède l'un des fonds les plus riches en terme d'écrits dada, situationnistes, anarchistes, libertaires, subversifs qui sont les hérauts d'une contre culture contemporaine.
A noter aussi que certains de leurs ouvrages ont été coédités avec la maison d'édition L'Encyclopédie des nuisances (EdN) conduite par Jaime Semprun fils de Jorge Semprun.
Du fils je n'ai malheureusement rien lu mais du père je retiendrai toute ma vie L'écriture ou la vie devoir d'oubli de son expérience concentrationnaire.
Enfin pour les amoureux du livre objet, chacune de leur publication bénéficie d'une fabrication chiadée dont la particularité principale est la composition et l'impression au plomb des couvertures et parfois des blocs intérieurs.
En liens les éditions Ivrea ainsi que les éditions Allia généreux pourvoyeurs en textes situationnistes.

http://www.editions-ivrea.fr/index.php
http://www.editions-allia.com/fr/livre/306/ivan-chtcheglov-profil-perdu
et d'autres écrits de mémoires de Ralph Rumney, Ivan Chtcheglov et son Formulaire pour un urbanisme nouveau, Guy Debord ou Asger jorn.

Des êtres se rencontrent et une douce musique s'élève dans leurs coeurs de Jens August Schade (1947).

Les picaros de Kinji Fukusaku se protègent du monde derrière des lunettes





" A quand le jour ou une femme pourra parler avec les lèvres de son sexe?
Ce jour là elle fera entendre toute la tristesse de son passé.
Mais même ce jour là tu ne pourras pas comprendre car tu es un homme. “

Les héros de Fukasaku partagent beaucoup de choses.
Tout d’abord ce sont des morts en sursis.
Brûlots nihilistes, le regard tourné vers l’intérieur ce n’est que quand le sang obstrue leurs yeux qu’ils reprennent goût à la vie.
La femme y est une prostituée. Entre malchance et déterminisme social la femme héroïne termine dans un bordel.
Dans leurs solitudes les âmes esseulées sont vouées à se rencontrer et chacun, la pute comme le caïd, devient l’îlot de l’autre.
Dans le lit la pute devient femme et le caïd enfant.
Puis l’enfant devient kamikaze et la mort qu’il porte en lui il la disperse aux quatre coins de la ville.

Guerre des gangs à Okinawa, Kinji Fukusaku (1971)


Current 93, The Frolic, All The Pretty Little Horses (1996)
Dernier cri de désespoir avant que tout s’effondre.

" So lost are we
Oh what have I become
I have become that I hate
I have become that I shall say no

The bird is dead now
alas

A voice whispers to me
And says nothing nothing
There is nothing

I look to my right and see her face again
And again the world disappears “

Je relis Aleister Crowley.
http://www.camionnoir.com/?p=detail_livre&ID=64

Le Sabre du Mal, Kihachi Okamoto (1966)




" A sabre pervers une âme perverse ".

Chambara dépressif qui sonne l’hallali du Japon féodal.
J’ai écouté religieusement la présentation de Julien Sévéon grâce à qui l’on apprend que Okamoto est finalement une sorte de Kitano, plus connu au Japon pour ses films de guerre, burlesques et traditionnels que pour ses visions apocalyptiques dont fait partie Sword of Doom.

Un mot sur Julien Sévéon qui est l’auteur de Le cinéma enragé au Japon aux éditions Le Rouge Profond, livre d’éducation subversive qui brasse Wakamatsu, Guinea Pig, Shinya Tsukamoto et mille autres boules d’opium.

http://www.rougeprofond.com/LIVRES/RACCORDS/enrage/index.html

Un film à écouter.
The Music Room, de Satyajit Ray (1958)

Quand brûle l’asphalte je rugis







L’un des rares livres consacré aux bosozokus.
Vous pourrez admirer les coupes de cheveux magnifiques, notamment sur la très - belle - photo de groupe.
Bosozoku livre photos de Masayuki Yoshinaga.

Godspeed you ! Black Emperor (1976)


Au Japon il existe dans la culture du manga généralement deux représentations du mauvais garçon.
Le yankee et le bosozoku. Les deux ont en commun la violence, le groupe, l’individualisation forcenée en marge du système.
Le premier est le palier permettant d’accéder aux second.
Aujourd’hui je crois que les deux sont difficilement dissociables.
Des coupes de cheveux inimaginables, uniformes dépareillés, une pratique inlassable du ” je m’accroupis pour mieux te chier sur la gueule et pourquoi pas sur le monde entier ” le délinquant se retrouve dans une kyrielle de codes aisément déchiffrables après la lecture de 2 tomes de Racaille Blues (de Masanori Morita).
Chacun cherche à fuir un environnement familial pourri, un système scolaire à la dérive et pour ça rien de mieux qu’une bonne balade en bécane Honda drivée à mort. Accélérer, ne pas desserrer, avoir une nuit d’avance sur la mort et crier sa rage sur l’asphalte qui brûle dans les ténèbres. Dériver le long des routes où l’amertume se dissipe. La bouche s’imprègne de l’air salin, la mer n’est plus très loin.

documentaire de Mitsuo Yanagimachi